Il est toujours intéressant et nécessaire de replonger régulièrement dans l'esprit des pionniers d'un mouvement qui a pris de l'ampleur pour ne pas trahir ses racines.
Voici les extraits du tout premier édito par Jean Debaeke (1er Commissaire Général SUF) dans "Réflexion et Pédagogie", la revue des Maîtrises de la toute jeune association des "Scouts Unitaires de France". Cette revue prend la suite de celle intitulée "Reflexions de Scoutmestres" des chefs unitaires des SdF.
PAUVRETE, SIMPLICITE et ANTICONFORMISME
[...] Cette Pauvreté que connaît tout mouvement à son démarrage est un temps béni, un temps de Grâce: Pour nous, Scouts, il nous permet de retrouver cet esprit des premiers temps du Scoutisme en France où l'Enthousiasme, la Générosité et la Foi des chefs suppléaient à l'indigence des moyens matériels.
Non que je sois opposé à une certaine organisation du Mouvement: au contraire, il s'agit là d'une nécessité vitale. Mais je souhaite que nous gardions toujours, quelque soit l'importance de notre développement ultérieur, un réel esprit de pauvreté et de simplicité dans tous les actes et la vie de notre Association.
Tant que le Scoutisme a refusé de céder aux incitations de l'environnement, c'est bien sous l'aspect d'anticonformisme qu'il est apparu essentiellement aux yeux des profanes [...] et c'est encore sous cet aspect qu'il apparaît aujourd'hui dès qu'il retourne aux sources premières. Mais nous qui vivons la Loi scoute, nous savons que notre comportement est autre chose que de l'anticonformisme mais bien l'enseignement du Christ actualisé dans notre vie de tous les jours.
A une époque où tout est jaugé par rapport à sa valeur vénale ou à ses possibilités d'enrichissement, [...], à une recherche effrénée du plaisir, [...],[le Scoutisme] oppose l'ascèse du don de soi dans le Service des autres, la vie sur la dure, le confort rustique[...]. A la dépersonnalisation, au goût moutonnier, au conformisme des masses, il substitue le développement de la Personnalité du scout, son indépendance vis-à-vis de l'environnement, son indifférence du "qu'en-dira-t-on".
On prête au Colonel Wilson, ancien Chef du bureau International du Scoutisme, et collaborateur immédiat de notre fondateur, cette boutade.
Après avoir entendu quelque bon exposé, de style bien de chez nous, expliquant pourquoi il convenait d'adapter, de moderniser et pourquoi pas de compliquer un peu le Scoutisme, il s'était tourné vers son voisin et avait chuchoté à mi-voix : " Les Français sont beaucoup trop intelligents pour comprendre à quel point le Scoutisme est simple!"
Si nos garçons n'ont pas toujours cette simplicité, cette gentillesse, cette courtoisie, ce simple dévouement, cela tient beaucoup au climat général [...], à l'intellectualisme des élites [...], au débraillé dont ils sont témoins et victimes, à l'égoïsme général qui se manifeste de toutes parts.
Mais ayons l'ambition de nous servir du Scoutisme pour changer tout cela. [...]Lisons et relisons B-P.
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