Le feu couve encore
- matthiasll
- il y a 7 jours
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La vocation scoute des anciens
Un jour, vous avez noué un foulard autour de votre cou. Peut-être qu’il est quelque part, au fond d’un tiroir, avec un couteau, un insigne métallique et un vieux carnet de chant. Peut-être que votre chemise ne vous va plus. Que les chaussures sont usées, que les promesses sont lointaines, et que le feu de camp est devenu souvenir.
Mais si vous avez été vraiment scout un jour, alors vous l’êtes encore. La vocation scoute ne se dénoue pas comme un foulard. Elle s’enracine, elle travaille en profondeur. Et si elle semble dormir, c’est qu’elle attend l’heure du réveil.

Le monde a changé. Vous aussi. Mais l’appel reste.
« Ce n’est pas de l’animation qu’il nous faut, c’est de la résurrection ! ». Vous avez vieilli. Mais la vocation scoute, elle, a grandi avec vous. Elle ne vous demande plus de grimper aux arbres — elle vous demande de rester enraciné. Elle ne vous demande plus de faire le clown à la veillée — elle vous demande d’être lumière dans votre quartier, votre paroisse, votre entreprise.
Le scoutisme n’était pas une parenthèse dorée dans votre jeunesse. C’était un commencement. Une école. Une forge. Ce que vous avez appris à la lumière des étoiles doit aujourd’hui éclairer ceux qui marchent encore. Les plus jeunes ont besoin de savoir qu’on peut vivre l’idéal scout à 30, 50 ou 70 ans — autrement, mais pleinement.
Le scoutisme n’a pas besoin de nostalgiques, mais de témoins.
Ce n’est pas le moment de dire "C’était mieux avant." C’est le moment de dire : "J’y crois encore." Votre promesse, elle ne vous a pas été arrachée par le temps. Elle est inscrite. Dans vos choix. Dans vos combats. Dans votre façon d’aimer, d’éduquer, de travailler.
La vocation scoute ne s’éteint pas. Elle se transmet. Elle se partage dans une discussion avec un jeune chef en doute. Elle se prolonge dans un regard bienveillant, une parole forte, un coup de main. Être un ancien, ce n’est pas être "hors du jeu". C’est être le roc. C’est être le repère. C’est être celui qui a déjà passé les gués, et qui dit aux autres : "Tiens bon. Ça vaut le coup."
Reprendre la route, autrement
Ce n'est pas un appel à camper sous la pluie (encore que ça puisse faire du bien!), mais à rester des veilleurs. Des bâtisseurs. Des hommes et des femmes debout, encore et toujours. Peut-être que votre appel, aujourd’hui, c’est d’aider un groupe local, de soutenir un projet, d’accompagner un routier, de prier pour une unité, ou d’écrire à vos anciens frères de patrouille.
Il y a mille façons de rester scout, quand on en a saisi l’âme.
Le feu ne s’éteint pas, tant qu’il y a des braises
Vous avez été scout. C’est beau. Mais soyez-le encore. Non pas en rejouant le passé, mais en vivant le présent avec cet esprit d’audace, de service et de foi qui vous a formé. Le monde manque de boussoles, de points fixes, de témoins exigeants et joyeux. Soyez ces témoins. Pas des vétérans, mais des passeurs. Pas des anciens, mais des aînés.
Et si, par bonheur, vous reprenez pied dans le scoutisme d’aujourd’hui — même modestement, même discrètement — vous verrez que le feu n’a rien perdu de sa chaleur. Vous pensiez donner un peu de votre temps : vous en ressortirez régénéré. Car le scoutisme, quand il est vécu en profondeur, ne donne pas seulement des souvenirs. Il donne du souffle.
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