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Goum et Scoutisme

Dernière mise à jour : 4 avr.

C’est concomitant au lancement officiel des raids goums en 1969 que les chefs Pionniers audomarois prennent contact avec leur équipe dirigeante.

Cette équipe de jeunes chefs scouts, réunis autour de la figure charismatique de Michel Menu, édite dès 1965, une revue : Réflexion de Scoutmestres (RSM). Elle partage des bases pédagogiques à destination des chefs scouts souhaitant garder le scoutisme traditionnel (désigné comme « unitaire ») et refuser la réforme Pionniers-Rangers imposée par la direction des Scouts de France.


En 1968, l’équipe de RSM met au point la structure associative « GPA » (Groupe Plein Air) qui permettra aux pionniers de St-Omer de quitter les Scouts de France en janvier 1970 pour reprendre le scoutisme unitaire avec les Scouts d’Artois sous l’égide du GPA. C’est aussi le GPA qui portera l’administration des raids goums jusqu'à nos jours.


Les raids goums viennent donc du scoutisme unitaire et l’ont même soutenu ! En effet, séparés des structures Scouts de France (SdF), les chefs éclaireurs unitaires reçoivent une formation pédagogique de première nécessité via la revue RSM mais il leur manque des temps de ressourcement et de formation humaine intégrale (corps, âme, esprit) dans le style de la Route SdF d'avant 2nd guerre mondiale. C’est ce qu’ils trouvent dans le raid Goum : marche au long cours et bivouac à la belle étoile d’une semaine en groupe dans un « désert » avec le strict nécessaire. Couvert d’une simple djellaba, les goums vivent de l’esprit de pauvreté, en autonomie, sans artifice ni verbiage. Les premiers goumiers partaient avec des poules vivantes en cage sur le sac… pas très pratique… le problème de l’intendance fut résolu par le choix d’un régime à base de riz durant toute la semaine.


Pour les chefs éclaireurs audomarois des Scouts d’Artois, le raid goum, c’était comme vivre un Camp École Préparatoire (CEP) : on y fait des rencontres et on y prend de la hauteur, des forces, des Grâces et des idées par l’action, l’expérimentation et la prière… et en plus, on peut y retourner tous les ans !


Fin de raid goum en 2005 dans les Causses (4 scouts ou anciens scouts audomarois y participaient)
Fin de raid goum en 2005 dans les Causses (4 scouts ou anciens scouts audomarois y participaient)

Cette idée de proposer des « temps forts », sans accompagnement intermédiaire (hormis une revue), est assumée dès le départ. Voici ce qu’écrivait Michel Menu dans le dernier numéro de RSM (de février 1971) qui deviendra ensuite la revue «Goums » puis « À la Belle Étoile » : « Dès l’instant qu’il a vécu les Goums dans un camp Goum, un Chef Goum est libre. Il devient un caïd dans son aire. Il a des buts, une règle du jeu, des repères. Ça lui suffit. Il se débrouille. »


Par la suite, les chefs goums se sont mariés et les premiers « Goums » en couple ont eu lieu en 1976-1977. Yvon Libessart, le chef éclaireur audomarois à l’origine des Scouts d’Artois, en était un des organisateurs avec son épouse.

Annonce des Goums au sein de la revue SUF "Réflexion et Pédagogie" de décembre 1976
Annonce des Goums au sein de la revue SUF "Réflexion et Pédagogie" de décembre 1976

Aujourd’hui, les raids goums sont mixtes et il n’y a plus de distinction entre les goums de chefs et les goums de couples mais l’esprit reste : il s’agit de proposer largement à des hommes ou femmes (scouts ou non) de plus de 20 ans comme à des couples, un espace de liberté pour des temps de ressourcement physique et spirituel en pleine nature qui redonnent du sens à la vie.


La nature de l'engagement au sein des goums est différent de celui du scoutisme/routisme. C’est un engagement à vivre au moins un raid par an avec des groupes éphémères quand l’engagement à la Route est réalisé sur l’année au sein d’équipes fraternelles stables et dirigées. Le lanceur goum n’est pas un chef, il organise le raid et attend qu’on le suive : la marche, le désert et le régime alimentaire frugal font le reste. Le chef routier, quant à lui, s’engage plus à proposer avec l'aumônier un accompagnement personnalisé sur du long terme et à impulser une dynamique qu’à organiser la vie du Clan à proprement parler. L’organisation des activités du Clan est l’affaire de tous les routiers par le biais du Conseil de Clan.


Les goums sont complémentaires au routisme dans le sens où ils ne sont pas adressés aux mêmes personnes.

Les goums conviennent à celles et ceux, seuls ou en couple, qui recherchent un espace de liberté éphémère mais authentique et intense : ils retournent ensuite à leurs activités « rechargés » en idéal.

Le routisme adulte, comme celui des Guides et Scouts d’Europe, conviendra mieux à celles ou ceux qui ont besoin de temps et de continuité pour entretenir ce même idéal. Pour cela, tout au long de l'année, ils vivront le service, les amitiés et la prière au sein d’unités fraternelles, non mixtes (sauf activités spécifiques), stables et de proximité ainsi que des "routes" comparables aux raids goums.

Comme la Route adulte n’existe pas chez les SUF, leurs "vieux routiers" pourraient plus naturellement se retrouver attirés par les goums.


Malgré quelques différences... Goumiers et Routiers, conscients que le vieil homme doit se dépouiller pour se renouveler, se retrouveront toujours réunis sur... la grand route de liberté.


 
 
 

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