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La Charte de l'Oradou

Suite à la défaite de 1940, malgré leurs différences religieuses, les mouvements scouts français (SdF, GdF, EdF, FFE, EUF et EIF) se rassemblent les 24, 25 et 26 septembre 1940 au château de l'Oradou près de Clermont-Ferrand afin de constituer une fédération appelée "Le Scoutisme Français" basée sur la "Charte de l'Oradou".

Le Scoutisme Français prend la suite du Bureau Inter-Fédéral (BIF). Le BIF, fondé en 1923, devait représenter le scoutisme français vis-à-vis de l'OMMS (Organisation Mondiale du Mouvement Scout) et des pouvoirs publics.

Avec Le Scoutisme Français, la collaboration entre les mouvements scouts français se fait plus étroite : dans une belle intelligence collective, les branches, les programmes de progression et de formation, les uniformes, les terminologies et les insignes des différentes associations françaises de scoutisme sont progressivement harmonisés pour créer un tout cohérent dans le respect des spécificités et de l'autonomie de chacun. C'est cette coopération fraternelle qui permit notamment la réussite du Jamboree en France de 1947 et l'élaboration des manifestations communes lors de la "St-Georges".

Cette cohésion prit fin avec les réformes pédagogiques des années 1960 qui déstabiliseront les associations scoutes et engendreront la création d'associations de scoutisme non reconnues par Le Scoutisme Français.

Château de l'Oradou (détruit en 1985)

CHARTE DE L'ORADOU

En l'absence du Général Lafont, président du Bureau inter fédéral et chef des Scouts de France, retenu en zone occupée, le Père Forestier, aumônier général des Scouts de France, préside la réunion.


Il fait remarquer que le scoutisme est sorti de la terrible épreuve de la guerre, grandi dans l'opinion publique et que les services assumés en commun ont fait désirer et rendu possible une union plus étroite entre les associations désireuses de travailler avec passion à la grandeur de la France.


Le Chef Gastambide, commissaire national des Eclaireurs Unionistes, premier rapporteur, souligne que cette union revêt un caractère de spéciale opportunité, mais aussi qu'elle a des raisons permanentes d'exister, puisque les associations de scoutisme ont toutes en vue les cinq buts de Baden-Powell dans leur entreprise d'éducation.


La discussion qui suit fait apparaître qu'il ne peut s'agir d'un nivellement de toutes les particularités, d'une fusion complète, mais d'une union dans la diversité, ou, pour reprendre le mot du rapporteur, d'une Fédération.

Cette union, pour ne pas être équivoque, suppose entre les associations un "dénominateur commun", comme aimait à le dire le Maréchal Lyautey, premier président d'honneur du Scoutisme Français. Tous, dans cette union, ne penseront pas totalement de même. Aucun ne devra y professer des idées en contradiction avec les principes essentiels ci-après définis. Ce qui unit tous les membres du Scoutisme Français, tant masculin que féminin c'est d'abord qu'ils sont les tenants d'un système d'éducation qui crée un certain type d'homme ou de femme.

Cette pédagogie a, sur la nature de l'homme, une vision d'un optimisme mesuré. Elle sait que l'homme n'est pas totalement bon, mais que l'on doit toujours, pour l'éduquer, faire appel à sa collaboration active et à son sens inné de l'honneur. Elle vise avant tout le perfectionnement corporel et spirituel de ses membres, au service du prochain et de la patrie. Le scoutisme est une école de civisme qui veut former des citoyens actifs, joyeux et utiles.


La méthode de B.P. n'est pas une méthode quelconque de pédagogie active: on constate, que le scoutisme de B.P. est d'inspiration chrétienne et qu'il a, dans ses préoccupations, la recherche de Dieu, les devoirs envers Lui, le service des autres, l'amour du pays. Un scoutisme qui négligerait systématiquement ou mépriserait cela ne serait plus le scoutisme de B.P.


Les membres du Scoutisme Français ne veulent donc pas s'unir d'après une formule de neutralité purement négative. Ils entendent manifester de la compréhension et du respect pour toute croyance.

D'inspiration religieuse, le scoutisme cependant n'aboutit pas de par soi à un credo déterminé. Mais il est conforme à son esprit qu'il encourage la recherche de la vérité parmi ses membres et revête un caractère confessionnel dans certaines associations.


En France et dans l'empire colonial, le scoutisme s'adresse à de très nombreux garçons et filles, qui ne professent pas la foi chrétienne mais qui désirent vivre un idéal de franchise, de service et de pureté conforme à la tradition de la chevalerie française.


Dans ces conditions le Scoutisme Français doit grouper dans la fidélité à l'idéal défini précédemment, les scouts croyant en Dieu, et ceux qui sans adhérer explicitement à une religion se sentent en sympathie avec les croyants et recherchent, pour leur part, le vrai, le juste et le bien dans la sincérité de leur cœur.


Note importante : Ce texte doit être utilisé intégralement et non par extraits, qui seraient susceptibles d'en altérer le sens.


25 septembre 1940

 
 
 

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