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Comment le scoutisme a développé mon instinct de survie

par Louis D. ancien CP du Lynx


Je dédie ce texte à mon premier CP Lièvre parti trop tôt.


Octobre 2006 : j’ai 22 ans, je travaille à Shanghai (Chine) en gestion de patrimoine/fortune dans une ville en pleine expansion, où l’argent est le maître mot. Nos patrons nous font miroiter de «belles choses». Je reprends une phrase d’un "brief" de motivation d’un lundi matin: «avec l’argent vous pouvez tout acheter»! L’idée est de faire de nous de jeunes loups! C’était d’ailleurs mon surnom dans l’entreprise. J’ai très bien démarré dans cette entreprise et je sens déjà que j’irai plus vite que les autres dans le but de faire de l’argent, le plus possible bien sûr!


Sauf que, malédiction ou chance, mon destin va vite basculer et je perds pied dans cet environnement où, au fond de moi, évidemment je ne me retrouve pas. Je suis rapatrié en France.


C’est une sorte de burn-out ou épuisement professionnel, les médecins du Pas-de-Calais ne connaissent pas et ne savent pas trop quoi faire. Je suis donc mal pris en charge et mal suivi...

Retour à la case départ chez mes parents dans un bourg de 6000 habitants. Je suis littéralement anéanti, avec des traitements inappropriés, prise de poids, je perds certaines de mes facultés cognitives petit à petit type intuition, discernement... Je suis amorti, bref la Berezina!

Par la suite, on me dit que je ne pourrai rien faire de ma vie, que je vais devoir rester chez moi (chez mes parents qui ne s’entendent pas si bien que ça!). Le moral est au plus bas... J’avais perdu toute confiance en moi et pour un commercial ce n’est pas bon du tout. De plus, il semble n’y avoir aucune solution me concernant et cette période d’errance va durer quelques années.


Aujourd’hui j’ai 40 ans (ndlr: en 2023). J’habite Versailles, je suis marié à une femme super, j’ai 2 enfants, un garçon de 7 ans et une petite fille de 3 ans. J’ai travaillé dans 25 entreprises différentes sur des périodes de courte ou moyenne durée et cela sur 15 ans. Toutes ces expériences m’ont réellement formé voire forgé. Et je vais plutôt vachement bien! J’ai quasiment retrouvé toutes mes aptitudes voire même plus, beaucoup plus: je «percute» plus vite de manière générale, plus intuitif avec un meilleur discernement.


Mon scoutisme m’a littéralement sauvé! J’ai fait 12 années de scoutisme à St-Omer et j’ai pris mon

Départ Routier à 30 ans. Pendant mon enfance j’ai vécu un scoutisme comme peuvent le vivre de nombreux jeunes sauf que me concernant cela m’a vraiment marqué et continue de me marquer.

J’étais très réceptif à cette méthode complète où l’action, l’esprit et le spirituel sont au coeur de la pédagogie, dans un environnement masculin en pleine nature.

Le scoutisme, je l’ai compris bien des années après car il m’a fallu du temps pour comprendre le génie de la méthode et «l’intégrer» à mon niveau. Pendant toutes ces années scoutes je n’avais pas vraiment compris même si j’aimais beaucoup et que j’étais très motivé.

En tout cas, j’ai compris que dans la vie, il ne faut jamais baisser les bras!

Iris perçant le béton

Mon esprit scout m’a permis de me remettre en selle dans la vie et pour cela je me suis activé en passant par la case "Action". Durant toutes ces années, je me suis mis au sport avec assiduité, j’ai lu et beaucoup lu afin de relancer mon cerveau, à apprendre et à assimiler de nouvelles choses rapidement. Par exemple pendant presque dix ans, j’ai lu un livre à chaque fois différent à voix haute pendant dix à quinze minutes devant le miroir. Heureusement qu’il y a de grandes bibliothèques en France!

J’ai cherché du travail de nombreuses fois (30 fois) et mis à chaque fois à profit le temps que j’avais pour construire un bonhomme plus fort, plus solide. Je suis littéralement sorti de ma zone de confort dans certaines expériences professionnelles. Par exemple, j’ai été durant deux années ouvrier paysagiste en Ile-de-France, alors que j’ai un profil commercial et que n’avais jamais planté un végétal.


Je me suis fait aider bien sûr, j’ai fait une psychothérapie mais aussi de la sophrologie, de l’hypnose afin de mieux comprendre mon mode de fonctionnement. Je me rappelle d’un hiver où j’habitais à Paris dans ma chambre de bonne et je courais à 5h du matin dans un parc dans la neige en «criant» que j’allais m’en sortir, je courais avant un entretien pour être en forme optimale pour celui-ci.

J’ai pu ainsi reprendre confiance en moi, et je continue de travailler dessus, brique par brique: la confiance en soi ça se construit! Je ne suis plus la grande gueule d’antan même si un "orgueil" /

égo bien orienté est une force.


La chanson l’"Espérance" est marquante car «chaque nuage a toujours sa frange d’or». Je l’ai souvent écoutée celle-ci. Je parle de l’espérance car j’ai cru à autre chose pour moi dans ma vie malgré les dires et obstacles quasiment infranchissables. J’ai su écouter cette force intérieure qui est en moi que l’on a d’ailleurs tous en nous.


Le scoutisme, c’est être prêt! Etre toujours prêt à progresser et à s’améliorer c’est du développement personnel pas «nian-nian». C’est prendre conscience que son corps et son esprit, son mental avec le spirituel sont liés, que c’est un tout, connecté vers un idéal. Aujourd’hui, j’essaye d’être le plus possible dans l’instant et de consacrer l’heure présente comme la plus importante.


Le scoutisme est une méthode impressionnante car dans un des livres de Michel Menu il y a même un passage où il parle de la respiration et où il explique que c’est une clé dans le bon fonctionnement de la maîtrise de soi et des capacités cérébrales: ils étaient quand même très en avance sur leur temps.

Bref mon esprit scout m’a permis de remonter la pente, de redresser une situation presque impossible à première vue. Cela peut paraître peut-être exagéré mais j’ai déjà fait quelque chose dans ma vie qu’il n’était pas possible de faire et pour cela j’en suis fier.


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