Inspiré du livre « les abbés de Saint-Bertin » de 1854 par M. Henri de Laplane
Note: Pour nous rappeler que toute entreprise humaine peut, par négligence, passer par des périodes de crise qui se révéleront salvatrices par l'intermédiaire de personnes inspirées et prêtes à se donner dans le combat spirituel.
En 1021, l’abbaye de St Bertin érigée vers 650, n’est plus qu’une « caverne de voleurs » (d'après les écrits de l'abbé Simon, 42e abbé). Un moine de l’abbaye St-Waast d’Arras, Roderic, est appelé à reprendre le monastère en main.
Les moines de St-Bertin étaient devenus incorrigibles mais le pieux Roderic, 36e abbé, rempli des Grâces nécessaires, ne trembla pas. Il s’appliqua patiemment à surmonter les obstacles.
Comme pour l’aider dans sa tâche de réforme profonde, la providence amena un incendie plus terribles que les précédents qui réduisit l’abbaye en cendres. Mais les moines sont toujours indisciplinés et c’est une épreuve plus terrible encore qui va les toucher. La peste vient emporter une grande partie des religieux qui passent de 46 à 8 !

Avec l’aide du ciel, Roderic qui échappe au mal des ardents, arrive enfin à retrouver une harmonie et une régularité monastique au sein de la communauté réduite.
Mais Roderic doit aussi redresser le monastère de Bergues fondé par St Winoc en 685 (ancien moine de l’abbaye St-Bertin, décédé en 717) où les moines n’assistent plus régulièrement aux offices. Il y passera 7 années et reviendra ensuite à St-Bertin une fois le travail de réforme réalisé.
Après une vie d’épreuves et de bonnes œuvres, Roderic meurt le 9 juillet 1092 et est inhumé dans le cloître de son monastère.
Bovon qui était moine de St-Bertin sous l’abbatiat de Roderic prit sa suite avec la même discipline. Son prédécesseur ayant relevé les âmes des religieux, il travailla avec zèle à relever son église calcinée à partir de ses fondations et selon un nouveau plan. Il avait à coeur d’élever à l’Éternel un temple digne de Lui. Pendant les travaux, le corps de St Bertin qui avait été caché par St-Folquin 200 ans auparavant durant les invasions de Normands, fut découvert au pied de l’autel de St Martin. Les précieuses reliques furent placées dans un nouveau reliquaire offert par l’archevêque de Reims. Pieux et lettré, Bovon, 37e abbé, s’appliqua sans relâche à la restauration matérielle et morale de son abbaye.
De retour d’un séjour à Rome, il loge à l’abbaye de St-Denis, d’où il rapporte un des clous qui servit à fixer NSJC sur la croix.
Il mourut le 6 décembre 1065, regretté de tous, on l’inhuma à côté de Roderic.

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