On l'oublie parfois ... Le Clan de Routiers, comme la Troupe, vit du Système des Patrouilles. On parle d'Equipes de Routiers (Cf "Bases Fondamentales du Scoutisme").
On l'oublie facilement pour 3 raisons:
Il est rare de rassembler assez de Routiers pour créer plusieurs Équipes de 6-8 routiers
Il y a moins de différences entre des jeunes hommes de 17 et 25 ans qu'entre un enfant de 12 ans et un jeune de 17 ans.
Les Équipes au sein d'un Clan ne se font pas la compétition comme au sein d'une Troupe.
Cela pose quand même un problème: comme il n'y a plus d'équipes, le Clan devient Équipe et le Chef de Clan devient Chef d'Équipe. Il n'y a donc, dans la réalité, plus de Chef de Clan.
Quelles en sont les conséquences? Quel est le rôle du Chef de Clan par rapport au Chef d'Équipe?
Normalement, la mission du Chef de Clan est "de préparer ses routiers à leur vie d'homme, dans toute sa plénitude et sa finalité chrétienne". Il est donc un homme engagé dans la vie, c'est-à-dire avec un métier, si possible marié et engagé par le Départ Routier.
Les Chefs d'Équipe sont quant à eux des routiers ayant pris un premier engagement (CR / RP).
Et concrètement?
Plusieurs fois dans l'année, il anime le Conseil de Clan : il s'agit de discuter, avec les Chefs d'Équipes et les routiers, des objectifs de l'année et des principales activités* d'Aventure** et de Service*** de chaque équipe permettant de remplir les objectifs choisis. "Laissant à ses Chefs d'Équipe une grande liberté d'action", il contrôle avec beaucoup de tact et de distance et aide à évaluer les activités réalisées.
Si les Chefs d'Équipes sont responsables de la bonne marche des activités communes, le Chef de Clan intervient directement dans la progression de chaque routier et dans le choix des services individuels en entretenant l'amitié et le climat de confiance. Les routiers auront un attachement instinctif envers l'homme qu'ils sentent sûr de lui et qu'ils savent réaliser dans sa vie leur idéal scout.
Le Clan, beaucoup plus que la Troupe, est à base d'amitié personnelle et de libre choix. La relation "frère aîné" typique du scoutisme se retrouve davantage à l'âge routier avec le Chef de Clan qu'avec le Chef d'Équipe.
Le Chef de Clan ne participe pas aux activités des équipes, il organise les topos spirituels avec l'aumônier et dirige obligatoirement les activités de Clan notamment la route d'été dont le programme est également élaboré en Conseil de Clan.
Le Chef de Clan est distant dans son contrôle mais entretient un climat amical de proximité avec les routiers.
On peut vite conclure que l'absence de Chef de Clan peut amener les Équipes de Routiers, sans contrôle ni accompagnement personnel, à prendre par facilité quelques chemins de traverse qui les éloigneront du but fixé. C'est alors tout le scoutisme qui en souffrira par manque d'adultes pleinement scouts et chrétiens capables de prendre la tête d'unités et de propager l'esprit scout dans les sphères extérieures au mouvement.
Et s'il n'y a que 6 ou 7 routiers? Eh bien il n'y aura qu'une équipe avec son Chef d'Équipe mais le Chef de Clan n'en est pas moins nécessaire (chez les SUF, le Chef de Clan peut aussi être ACdG). Il y aura bien des activités d'Équipe sans le Chef de Clan et des activités de Clan (plus rares) quand le Chef de Clan décide que sa présence est requise.
*réunions, sorties, WE, camps
**Les activités d'aventure doivent permettre de garder les routiers en excellente forme physique et de développer les techniques pour assurer les futurs services notamment auprès des unités scoutes. Le raid/la marche et les bivouacs en terrains variés constituent l'activité centrale. Mais on peut imaginer travailler une technique avancée (descente en rappel, chant chorale, PH 3D, radeau, rocket-stove, bivouac commando sur hamacs...) pour ensuite l'introduire à la troupe quand certains routiers rejoindront la maîtrise.
***Le service collectif d'équipe (parfois de clan) est appelé aussi “entreprise”. Le terme fut employé pour la première fois en 1924. L'entreprise doit présenter des difficultés et de l’intérêt et être susceptible de développer des compétences et d’introduire si possible à la compréhension de problèmes apostoliques ou sociaux plus vastes (travail avec la mission locale de réinsertion, réfection pour la mairie ou un conseil de quartier, représentation artistique dans des EPHAD, travaux dans un collège, réfection d'une chapelle/d'un calvaire, entretien de sentiers de Grande Randonnées, ...) .
Très bon article qui rappelle qu’un clan, ce n’est pas de l’autogestion. Si on veut que les routiers donnent d’eux mêmes, il faut leur donner un cadre propice à leur action.
Oui, un vrai chef de clan doit être mature, sinon il n’a aucune nourriture à donner aux routiers.
Oui, l’architecture d’un clan se conçoit avec des équipes, cellules de travail (service) et des chefs d’équipe qui font le relais, et un minimum d’organisation interne. Tout ceci n’a rien d’étrange, c’est le fonctionnement de toute communauté humaine, qu’elle soit entreprise privée, association, collectivité publique. C’est la garantie d’un fonctionnement fluide, où chaque responsabilité est claire. Pourquoi cette architecture est rare, voire inexistante chez les SUF? Pourquoi y a t’il brouillage de fonctions?…