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Entretien avec Stéphane Delattre

Speculator Audomari : Bonjour Stéphane. Merci d’avoir accepté cette interview en tant qu’ancien du Groupe SUF de St-Omer. Après avoir été éclaireur puis assistant à la Troupe 3e St-Omer de 1978 à 1985, tu as fondé le Clan St-Bertin comme Chef de Clan à la rentrée 1985 et tu as succédé à Etienne Dalle en tant que Chef de Groupe de 1991 à 2000. C’est une carrière scoute exceptionnelle et par conséquent ton témoignage compte.

Si on te dit : « scoutisme à St-Omer dans les années 80 », qu’est-ce que cela t’évoque ?


Stéphane D. : D’abord de très bons souvenirs et des camps exceptionnels. Construire une tour de guet dans une forêt de Sologne, pour ton premier camp éclaireur, cela te marque. D’autant que j’ai prononcé ma promesse éclaireur au pied de ce mirador le 26 juillet 1979. Une descente en radeaux sur l’Allier en 1983, j’étais alors CP de la patrouille du Chamois. Mais chaque camp est un moment inoubliable, même parfois dans des conditions un peu aléatoires ! Comme lors du camp à Chagey (90) où il a plu 2 semaines sur les 3 de camp. Nous devions constamment alimenter les feux pour ne pas qu’ils s’arrêtent et faire sécher nos affaires. C’est aussi le début d’une réelle camaraderie avec certains et qui nous a amené à « créer » la patrouille des anciens. Nous avons toujours autant de plaisir à nous retrouver et porter l’uniforme le temps d’un WE.

Patrouille d'anciens avec Stéphane Delattre (devant au 1er rang foulard vert/bleu)

SA : Avec le recul qui est le tien et grâce à tes diverses expériences, est-ce que le scoutisme unitaire vécu à St-Omer te paraît différent ou spécial ?


Stéphane D. : Il est vrai que le scoutisme vécu à St-Omer peu sembler différent du reste du mouvement. D’ailleurs, nous avons été scruté par le National qui se posait la question « comment, en région, peut-il y avoir des groupes de 250 jeunes ? ». Ce même National nous a aussi « surveillé » à une époque parce qu’il pensait que nous dérivions (si je puis dire ainsi) vers un scoutisme plus traditionaliste. Et enfin, quelques années plus tard, le National nous a observé, cette fois-ci dans le bon sens, en se disant qu’il y avait là matière pour le mouvement. Pour ma part, ce que nous avons vécu à St-Omer, et ce qui se vit encore, tient au fait que nous vivons un scoutisme qui, naturellement, donne envie aux plus âgés de faire perdurer les traditions tout en les « mettant » au goût du jour. Nous n’avons pas de problème de recrutement, que ce soit dans les unités, dans les maîtrises et même pour les chefs de groupe. Cela prouve bien que nous sommes sur la bonne route.


SA : Quel a été durant ces longues années de scoutisme actif, le moment le plus mémorable pour toi ?


Stéphane D. : Il y en a évidemment plusieurs. En premier lieu ma promesse louveteaux en 1974. Il faut être honnête, on ne comprend pas bien ce que l’on fait à ce moment là. Puis tu la renouvelles quand tu es éclaireur et là tout prend un sens. Enfin, tu confirmes ces choix lors de ton départ routier. L’un des moments les plus forts pour moi, c’est lors d’un rassemblement régional à Dourlers où la totalité du groupe (donc 250 jeunes) entrent d’un seul homme (si je puis dire) dans le parc du château en chantant. Il y a également les JN à Honfleur avec un rassemblement de tous les chefs et cheftaines autour du port. Moment unique et inoubliable.


SA : Et le moment le plus pénible mais formateur ?


Stéphane D. : J’étais chef de groupe et les éclaireurs campaient dans la région de Bordeaux. Il y a eu un accident de voiture avec la totalité des intendants dans une voiture commerciale. Fort heureusement, j’étais dans la région puisque j’avais prévu de visiter le camp. Il a fallu prévenir les parents, prévenir le National et faire face aux autorités. Cela te permet, par la suite, d’être très attentif sur ce point.


SA : Quel regard portes-tu sur le scoutisme de 2020 ?


Stéphane D. : Corinne et moi étions à Chambord en 2022 afin d’aider pour le grand rassemblement SUF des 50 ans. Je peux dire que le scoutisme est et reste égal à lui même, tout en s’adaptant au monde actuel. Les valeurs y sont toujours présentent et cela me ravit pleinement.


SA : Tu as pris ton départ routier à l’abbaye de Wisques en 1987, quel était le sens de cet engagement pour toi il y a presque 40 ans ?


Stéphane D. : C’était le 04 janvier, 3 jours avant d’entrer chez les Pompiers de Paris. Quel plus beau symbole que de prendre son départ afin de pouvoir mettre en pratique « aider son prochain en toute circonstance » ! Je voulais concrétiser en quelques sortes mes engagements précédents (louveteau et éclaireur) pour me permettre d’affronter le monde adulte sous le regard du Christ et aussi me donner la capacité à endosser le costume de pompier. Presque 40 ans plus tard, j’ai toujours en moi ce qu’évoque les couleurs des flots routier. J'espère sincèrement faire ce que je voudrais avoir fait à l’heure de ma mort ! [NDLR: cf Cérémonial du Départ Routier SUF]


SA : Est-ce qu’être routier scout, ça te parle encore aujourd’hui dans ta vie ?


Stéphane D. : Il n’y a pas un jour sans que résonne en moi les paroles du départ routier. Les mots qui me tiennent le plus à coeur sont ceux prononcés lors du départ et notamment « Connaissant ma faiblesse, je demande à Dieu sa grâce ». Quelle preuve d’humilité que de savoir que nous sommes faibles face à un tel engagement de vie. J’en veux pour preuve mon divorce qui a été et qui reste un grand traumatisme dans ma vie de catholique. C’est là ma plus grande faiblesse et je ne peux que demander à Dieu son aide pour surmonter cela.


SA : Aurais-tu un message à adresser aux jeunes routiers et guides-aînées de l’audomarois?


Stéphane D. : Je peux dire avec certitudes que c’est le plus beau et le plus grand des engagements scouts et qu’il ne faut pas y renoncer. Le temps fait son oeuvre et nous ne sommes que des hommes et des femmes demandant au Seigneur son aide pour tenir bon dans la tempête. Soyez des exemples pour le monde et portez fièrement ces flots jaune, vert et rouge.


SA : Quelque chose à ajouter ?


Stéphane D. : D’abord merci pour ce temps d’échanges qui m’a permis de me replonger dans mes souvenirs. Je reste bien évidemment disponibles pour le groupe SUF de St-Omer si besoin.


SA : Merci Stéphane pour ton témoignage qui touchera toutes les générations!

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1 Comment


Emeline DELATTRE
Nov 30, 2024

Quelle fierté pour moi que ton petit-fils suive tes traces aujourd’hui mon papa. J’ose espérer qu’il ait le même parcours que le tien au sein du groupe SUF de Saint O’ !

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