Extrait d'un article de Michel Menu, CNE SdF dans la revue "Le Chef" de juillet 1948
Le message est toujours plus pertinent et plus pressant, 75 ans plus tard...
Le fondateur des raiders y rappelle le primat du spirituel en nuançant la place donnée aux techniques, aux activités et autres méthodes pour constituer une belle synthèse orientée vers le seul but du scoutisme catholique: faire des hommes et des femmes, fils et filles de Dieu, heureux et aptes à sauver le monde.
"Nous ne manquons pas de législateurs, mais d'hommes de méditation. Nous avons assez d'ingénieurs, mais trop peu de saints.
Les hommes se bercent d'illusions quand ils croient trouver la paix dans les codes nationaux ou internationaux. Elle est dans la bonne volonté des individus. [...]
C'est l'homme qu'il faut rendre exact pour créer des institutions exactes.
C'est l'homme qu'il faut juste, si nous voulons la Justice.
La plus grande Révolution, la première conquête : c'est rendre Dieu aux hommes.
C'est croire que l'Amour est plus solide que le ciment, et plus fort que la Loi.
Nous avons besoin de beaucoup de confiance. Le monde n'est ni arrêté, ni désespéré.
La contemplation seule peut nous rendre la Vérité. L'homme qui s'arrête un jour pour se mettre en face de Dieu, acquiert une incomparable expérience et revient riche, non pas de formules passagères et stériles mais de vie.
Sans cette contemplation, tout est temps perdu, acceptation de l'incohérence, participation à la folie collective, aggravation de l'obscurité. [...]
Les véritables artisans de la civilisation future seront ceux qui redonneront au monde la Foi dans le Dieu qui ne trompe pas, l'Espérance dans le Dieu qui ne déçoit pas, l'Amour du Dieu qui rend au centuple.
S'il est possible par une vision du monde, d'influencer le cours de l'histoire, seuls ceux qui possèdent Dieu peuvent en rêver. [...]
Si B.P. a voulu changer le monde, c'est par la Loi scoute et non par le matelotage.
Nous avons besoin d'une immense réaction de santé en face de cette misère brûlante du monde, et ce n'est pas en exigeant des garçons, ou en construisant des programmes mirobolants que nous l'obtiendrons, mais en exigeant de nous-mêmes et en rayonnant la Foi, l'Espérance et la Charité.
Si quelques dizaines de chefs, avides de contemplation, s'enfermaient une semaine pour une retraite individuelle, on pourrait mettre en vacances la hiérarchie, une nouvelle génération scoute serait née, aussi conquérante que celle des premiers pionniers.
Après tout, pourquoi pas ?"
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